9782266242899

J’ai pris il y a quelques mois déjà, la résolution de lire d’avantage de classique. J’en lis très peu. Je n’ai pas pour habitude de me forcer à lire des genres ou auteurs en particulier histoire de « faire bien » ou parce que soit disant « il faut (!) les avoir lu !! ». Ce n’est pas du tout mon cas, je lis ce que je veux. Mais avec les classiques c’est un peu différent, ils m’effraient un tantinet par leur langage souvent ou encore leur nombre de pages. C’est pourtant loin d’être quelque chose que je déteste ou qui ne m’attire pas, bien au contraire. Il y a des dizaines de classiques que j’aimerai lire (voire relire), j’ai seulement toujours beaucoup de mal à me lancer. Stefan Zweig fait parti de ces auteurs que j’ai très envie de découvrir et ce depuis longtemps. J’ai l’an dernier vu l’adaptation cinématographique de l’un de ces récit (Voyage dans le passé) sans avoir lu le bouquin et j’avais littéralement adoré. J’ai trouvé cet été deux petits livres rassemblant chacun deux nouvelles pour un prix dérisoire. Ça m’a semblait parfait pour débuter avec l’auteur.

24h de la vie d’une femme. Au début du XXe siècle, une petite pension sur la Riviera. Grand émoi chez les clients de l’établissement : l’épouse d’un des pensionnaires, Mme Henriette, est partie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée. Seul le narrateur prend la défense de cette créature sans moralité. Et il ne trouvera comme alliée qu’une vieille dame anglaise sèche et distinguée. C’est elle qui, au cours d’une longue conversation, lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle. Le Voyage dans le passé. Neuf ans après s’être vus pour la dernière fois, un homme et une femme qui se sont aimés se retrouvent. Plus aucun obstacle n’existe à leur amour, mais à mesure que les heures passent et malgré leurs efforts, ils ne parviennent pas à faire revivre leurs sentiments. Elle se sait devenue vieille, lui réclame qu’elle tienne sa promesse avant de prendre bientôt conscience que le temps a effectivement rendu vaine toute tentative pour renouer le fil de leur amour.

Ces deux nouvelles sont bien évidemment de courts récit et pourtant j’ai tenté de faire durer le plaisir autant que possible. J’ai tiré tiré tiré en longueur pour garder Zweig avec moi un peu plus longtemps. J’ai passé un moment divin avec ces récits. J’ai été très emballé par la plume fine de l’auteur. Il n’y a absolument rien de complexe dans ce texte et pourtant le temps est clairement marqué par un style significatif du classique littéraire. Il a une écriture qui sublime, d’autant plus dans des nouvelles comme celle ci qui parle d’amour et de passion amoureuse. On y trouve aussi de grandes descriptions mais qui sont loin d’être de nous plonger dans un ennui total. J’ai particulièrement aimé ces passages relaté par le personnage féminin de la première nouvelle, Mrs C. Elle nous montre sa fascination pour les mains qu’elle observe sur autrui avant même d’étudier les visages. La danse des mains dans les casinos. Elle nous décrit ces mains, de ce qu’elle y trouve, comprend et admire … j’ai trouvé ça extraordinaire, tellement fin et délicat mais ne manquant pas de passion non plus. C’est le mettre mot de cette première nouvelle: Passion, celle qui d’amour et l’autre du jeu. J’ai également trouvé assez bluffant de la part de l’auteur de montrer autant de facilité à se mettre dans la peau d’une femme, surtout pour l’époque. Ça m’a semblé incroyable. J’ai été conquise par l’auteur dès cette première nouvelle.

Quant à la seconde, je me souvenais plutôt bien du film que j’avais vu bien que ça commence à dater. J’avais donc moins de surprise à ma lecture de cette nouvelle mais j’ai tout autant aimé, grâce encore une fois à cette jolie plume. J’ai toute fois moins apprécié que la première nouvelle, mais elle n’est pas pour autant mauvaise, loin de là. Il est, là aussi question de passion et d’amour. C’est d’ailleurs pour cela qu’elles sont dans un même recueil. Cette seconde nouvelle est peut-être un peu plus simple à lire et à suivre. J’ai trouvé que l’histoire était très touchante, pourtant on ne mentionne jamais leur prénom donc il semble difficile de se faire une réelle idée des personnages et de s’y attacher mais tout fonctionne à merveille. Ça rend ce récit et ces deux personnages un peu plus universels, ça donne aussi un réalisme plus important. La fin surprend quelque peu mais elle m’a plu personnellement. Ces deux nouvelles sont de vrais délices !

NOTE : ★★★★★★

10 réflexions sur “vingt-quatre heures de la vie d’une femme / Le voyage dans le passé – Stefan Zweig.

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