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Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l’Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux États-Unis, toutes mariées par procuration. C’est après une éprouvante traversée de l’Océan pacifique qu’elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. À la façon d’un chœur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d’exilées… leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l’humiliation des Blancs… Une véritable clameur jusqu’au silence de la guerre et la détention dans les camps d’ internement – l’État considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l’oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n’avaient jamais existé.

J’ai acheté ce livre en occasion en même temps qu’Insaisissable chez Gibert Joseph à Toulouse. J’étais vraiment très contente de le trouver à moitié prix parce qu’il me faisait très envie mais le prix me refroidissait nettement. Il n’était pas encore sorti en poche si ma mémoire est bonne et je trouvais absolument incroyable qu’un si court roman soit vendu pour 15€ ! Un roman qui plus est que je n’ai pas apprécié autant que je l’imaginais, je suis donc contente de ne pas l’avoir acheté un prix fort.

J’ai lu il y a quelques mois Filles de Shanghai qui aura été une de mes plus grandes déceptions de cette année, j’ai donc attendu un peu avant de me replonger dans une histoire « similaire ». Le roman est très court comme je l’ai dit et se lit donc très vite et facilement puisqu’il est coupé en chapitre sur des thèmes très distincts (Bienvenue, mesdemoiselles japonaises, La première nuit, Les blancs, Naissances, Les enfants, Traitres, Dernier jour & Disparition). Même si l’ensemble est intéressant je suis ressorti déçue de cette lecture. Certes c’est une lecture sur l’Histoire mais la façon dont le livre est segmenté m’a beaucoup déplu. J’ai le sentiment d’avoir lu un manuel d’histoire ou un catalogue plus qu’un roman. Il y a une distance entre le lecteur et le récit qui est réellement frustrante. Aucun réel personnages, juste des noms et des « nous ». Je n’arrive définitivement pas à comprendre quel à été le but de l’auteur. On ne s’attache à rien ni à personne.

Cette distance a perturbé ma lecture, parce que même si certains passages sont durs, rien ne m’a touché. Le récit est très très impersonnel et on ne sait absolument pas ou se situe l’auteur. Elle s’inclut dans les japonaise en employant « nous » mais c’est également le cas sur le point de vue des habitants américains à la fin.  Heureusement que le style d’écriture s’est avéré fluide et sans complications particulière au niveau du lexique parce que ces 170 pages m’ont été largement suffisantes, je n’aurai surement pas tenu pour plus de pages.

Une grosse déception donc, un livre qui a été primé dont j’attendais beaucoup mais qui n’aura pas su m’émouvoir ou me toucher tant le récit semble lointain. La plume de l’auteur remonte le niveau mais l’ensemble reste trop plat à mon gout.

NOTE : ★★☆☆☆☆

2 réflexions sur “Certaines n’avaient jamais vu la mer – Julie Otsuka.

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