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Bien qu’il ne soit pas le sujet de ce post, je trouve que cette illustration de Norman Rockwell (The Problem We All Live In) correspondait assez bien à ce livre de Doris Lessing, qui on le sait est très engagée dans ses écrits et s’efforce de défendre ses convictions. Ce qui la mène à obtenir le Prix Nobel de la Littérature en 2007. Une grande partie de son œuvre est autobiographique, s’inspirant d’une partie de sa vie en Afrique avant de venir en Angleterre. Elle aborde à chaque romans des thèmes différents mais toujours très importants comme par exemple les conflits de cultures, violence entre les classes sociales et pour ce roman les injustices raciale/sociales, la place de la femme et l’enfance avec le personnage de Victoria.

Victoria n’a jamais oublié sa rencontre, à l’âge de neuf ans, avec une riche famille blanche, les Staveney. Ce souvenir entêtant la poussera, des années plus tard, à entamer une liaison avec leur fils, Thomas. De cette histoire naîtra Mary, petite fille à la peau claire et au sourire radieux. En adoration devant l’enfant, les Staveney proposent de l’accueillir chez eux de plus en plus souvent. Victoria, toute à la réalisation de la chance que représenterait une telle éducation pour sa fille, n’imagine pas quelles conséquences aura sa décision. La grande dame des lettres anglaises revient sur ses thèmes de prédilection : le racisme, l’hypocrisie, l’ambition. Un regard sans concession et d’une incroyable modernité sur notre époque.

J’ai découvert cette auteure cette année seulement, et qui plus est grâce à un film tiré d’un de ses romans (The Grandmothers/ Perfect Mothers). J’avoue ne jamais avoir entendu parlé d’elle avant cela, le film ayant été un coup de cœur je me suis procurée le tout petit livre par la suite. Car oui, les livres de Doris Lessing sont court, très court, trop court ! C’est bien le défaut de ses histoires à mon sens. Puisque même si on apprécie l’histoire et se sent concerné parce tout ce qu’elle y « dénonce », on ne peut s’empêcher de rester sur sa faim. Se demander ou est la suite et en définitive être déçue. J’ai éprouvé ce sentiments avec Les Grand-Mères (préférant donc le film au livre !) et je l’ai vécu de nouveau ici.

Ce tout petit roman nous conte un choc entre deux modes de vie bien différents. D’un coté nous avons Victoria, petit fille noire orpheline et de l’autre la riche famille Staveney (inutile de vous préciser qu’ils sont blancs !). A sa rencontre avec la famille Staveney, Victoria en est toute retournée et gardera ses souvenirs un très long moments, rêvant un jour de vivre dans les même conditions, de faire partie de cette famille. Les Staveney, quand à eux oublient bien vite la petite fille et n’utiliserons Victoria et plus tard sa fille Mary que pour montrer au monde (et aux riches) à quel point ils sont tolérant, ouverts … Le paraître prime sur le reste !

Victoria passe par deux phases distinctes, la première ou son rêve absolu est de faire partie de la famille Staveney (son amour pour Edward et son aventure avec Thomas), et la seconde à la fin du roman ou elle comprend très nettement qu’elle ne fera jamais partie de ce monde, qu’elle ne sera jamais totalement acceptée puisqu’elle est noire et qu’eux sont blancs, qu’ils sont riches et qu’elle ne l’es pas. Que la seule qu’ils accepteront sera Mary. On ressent alors l’arrachement d’une petite fille à sa mère, son passage d’un monde à l’autre sous l’œil impuissant de Victoria qui ne peut plus reculer.

On reste cependant sur sa faim, le sentiment que le roman n’est pas totalement abouti. Les personnages aurait pu être plus attachants encore, les conditions de chacun un peu plus décrites. On a cette désagréable impression de n’avoir eu que la moitié du roman tant tout les thèmes abordés méritent plus de reflexion.

NOTE : ★★★★☆☆

2 réflexions sur “Victoria & les Staveney – Doris Lessing

  1. Je trouve aussi que la longueur dessert vraiment le livre, l’aspect concernant Mary arrive trop tard et est trop précipité et rapide, c’est vraiment dommage !! Mais sinon, c’est un livre que j’ai beaucoup aimé.

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